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second poème sur brynhild.

un bûcher assez vaste pour recevoir tous ceux qui sont morts avec Sigurd.

61. « Environne le bûcher de tentes, de boucliers, de bannières d’une belle teinte, et d’un grand nombre de guerriers. Brûle-moi à côté du héros.

62. « Brûle de l’autre côté mes serviteurs parés avec de l’or, deux à la tête et deux éperviers ; alors tout se trouvera égalisé.

63. « Mettez entre nous le glaive tranchant incrusté avec de l’or ; qu’il nous sépare encore une fois, comme lorsque nous montâmes dans le même lit ; nous étions époux de nom.

64. « Alors les portes resplendissantes d’or ne lui tomberont pas sur les talons quand ma suite l’accompagnera. Ce voyage ne paraîtra pas misérable.

65. « Car le héros sera suivi par cinq femmes de service et huit serviteurs de bonne race, tous gens de mon pays natal, et par les ancêtres que Budle a donnés à sa fille.

66. « J’ai beaucoup parlé ; j’en dirais encore davantage, si le glaive m’en laissait le temps. La voix faiblit… la blessure enfle… J’ai dit la vérité… Je devais finir ainsi. »