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second poème sur brynhild.

ses bras autour du cou de Brynhild : tous vinrent, mais séparément, et avec un esprit loyal, pour soulager sa douleur.

42. Mais elle repoussa tout le monde, et ne permit à personne de l’empêcher d’effectuer le long voyage.

43. Gunnar fit appeler Hœgne : « Je veux réunir mes guerriers et les tenir dans la salle ; c’est maintenant nécessaire. Essayons de suspendre le voyage de Brynhild vers la mort, jusqu’au moment où les années amèneront ce malheur ; puis nous laisserons agir la nécessité. »

44. Mais Hœgne répondit : « Que personne ne s’oppose au long voyage d’où elle ne reviendra jamais ! Brynhild est mal descendue des genoux de sa mère ; elle est née pour une douleur sans fin, et pour affliger le cœur de bien des hommes. »

45. Gunnar, après cet entretien, courut en hâte vers le lieu où la valkyrie changeait ses parures. Elle jeta un regard sur tous ses trésors, sur ses esclaves et ses suivantes sans vie, passa la cotte de mailles en or, et n’eut l’esprit joyeux qu’après avoir enfoncé le glaive dans son sein.

46. Elle tomba sur le lit d’un autre côté, et dit : « Qu’elles me précèdent maintenant, celles qui désirent obtenir de moi de l’or et de moindres présents ! je donnerai à chacune le collier rouge, l’écharpe, le manteau et les vêtements brillants. »

47. Toutes se turent ; elles réfléchirent à ces pa-