Page:Les Eddas, trad. Puget, 2e édition.djvu/382

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
368
premier poème sur gudrun.

17. Gullrœnd, la fille de Gjuke, chanta : « L’amour que vous aviez l’un pour l’autre est le plus fort qu’on ait vu parmi les enfants des hommes ; tu ne pouvais trouver de repos, ma sœur, ni chez toi ni dehors sans Sigurd. »

18. Alors Gudrun, la fille de Gjake, chanta : « En voyant Sigurd au milieu des fils de Gjuke, on aurait dit l’iris qui pousse entourée d’herbes, ou un diamant, pierre plus précieuse que les rois.

19. « Les héros de Sigurd me trouvaient aussi plus grande que les filles d’Odin ; maintenant, je ne suis plus qu’une feuille arrachée par la tempête, et tombée auprès de mon prince sans vie.

20. « Il me manque sur le trône et sur ma couronne le cher objet de mes entretiens. La faute en est aux fils de Gjuke ; ils ont fait mon malheur, et arrachent des larmes amères à leur sœur.

21. « C’est pourquoi vous avez dévasté le royaume témoin de vos serments. Gunnar, tu ne jouiras point de cet or. Les anneaux que tu avais juré de donner à Sigurd seront la cause de ta perte.

22. « Il y avait plus de joie dans le palais, quand mon Sigurd sella Granne pour aller demander la main de Brynhild, cette furie qui est la cause de nos infortunes. »

23. Alors Brynhild, la fille de Budle, chanta : « Qu’elle soit privée de mari et d’enfants, la sorcière