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le poème sur sigurd.

chanta Reginn, se nommait Ottar ; il se rendait souvent dans cette chute d’eau sous la forme d’une loutre. Ayant pris un saumon, il le mangeait, assis sur le bord de la rivière et les yeux fermés, lorsque Loke le tua d’un coup de pierre. Cette mort fut regardée comme un bonheur par les Ases, et ils s’emparèrent de la peau de la loutre. Le même soir ils demandèrent l’hospitalité à Hrejdmar, et montrèrent leur capture. Alors nous nous emparâmes d’eux et nous leur imposâmes, pour leur rendre la liberté, l’obligation de remplir cette peau de loutre avec de l’or, de la couvrir extérieurement avec de l’or rouge. On envoya Loke à la recherche de ce métal ; il arriva chez Ran, qui lui prêta son filet, puis il se rendit à la chute d’eau d’Andvare. Il jeta le filet pour prendre un brochet, ce qui ayant eu lieu, Loke chanta.

1. Quel est ce poisson qui se promène dans le fleuve sans redouter le danger ? Rachète ta tête et fournis-moi de l’or.

le brochet.

2. Je suis Andvarre, et mon père se nommait Oinn ; j’ai traversé plus d’une chute d’eau. Une mauvaise Norne nous força, depuis l’origine du temps, à vivre dans l’eau.

loke.

3. Dis-moi, Andvare, si tu tiens à conserver la vie, comment les fils des hommes s’indemnisent-ils des injures verbales ?