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le voyage de gylfe.

du nom de ces princes, et son introducteur lui répondit que l’homme assis sur le trône inférieur était le roi, et se nommait Har[1] ; le second s’appelait Jafnhar[2], et celui qui occupait le trône supérieur, Thridi[3]. Har questionna Ganglere sur le motif de son voyage, et ajouta que les vivres lui seraient fournis avec autant d’abondance qu’à tous les habitants de son palais. Ganglere répondit qu’il désirait savoir avant tout s’il y avait dans ce lieu un homme très-savant. Har répliqua que sous ce rapport il aurait sujet d’être content, à moins qu’il ne fût plus habile qu’eux.

« Et maintenant, tiens-toi debout pour m’interroger. Celui qui répond doit être assis. »

3. Ganglere commença de la sorte : Quel est le plus grand et le plus âgé des dieux ? — Har répondit : Dans notre langue, on l’appelle Allfader[4] ; il avait douze noms dans l’antique Asgôrd. Allfader, Herjan, Nikar ou Hnikar, Nikuz ou Hnikud, Fiœlner, Oske, Ome, Biflide ou Bliflinde, Svidor, Svidrer, Vidar, Jalg ou Jalk. — Où est Dieu ? demanda Ganglere, quel est son pouvoir ? qu’a-t-il fait de grand ? — Har répondit : Il gouverne son empire, et vivra éternellement ; il est le maître de toutes choses tant grandes que petites. — Jafnhar ajouta : Il a créé le ciel, la terre, l’air, et tout ce qu’ils contiennent. — Thridi, prenant la parole, dit : Ce qu’il

  1. Le sublime.
  2. L’égal du sublime.
  3. Le troisième. (Tr.)
  4. C’est-à-dire le Père de tout. (Tr.)