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LE POÈME SUR RIG.

la souche de plusieurs races, et parvinrent à un âge avancé.

37. Leur fils aîné fut Bur, et Barn le second ; Jod et Adal, Arfe et Mœger, Nidur et Nidjunger, Son et Sven vinrent ensuite. Ils apprirent à nager, à jouer aux échecs. Il y avait un homme appelé Kund, et Koner était son cadet.

38. Les enfants de Jarl grandirent ; ils domptèrent des chevaux, courbèrent les boucliers, firent des flèches, secouèrent les javelots.

39. Mais le jeune Koner connaissait les runes, les runes de l’ancien temps, les runes antiques. Il savait aussi sauver les hommes, amortir le tranchant du glaive, calmer les vagues.

40. Il comprenait le ramage des oiseaux, savait éteindre le feu, apaiser l’Océan, calmer les chagrins, et fut doué de la force de huit hommes.

41. Il échangeait les runes avec le Jarl Rig, mettait les intelligences à l’épreuve, et savait plus que tout cela. Aussi son partage fut-il de se nommer Rig et de connaître les runes.

42. Le jeune Koner traversait à cheval les marais et les forêts, lançait les massues, apprivoisait les oiseaux.

43. Alors une corneille, perchée sur une branche, chanta : « Pourquoi le jeune Koner apprivoise-t-il les oiseaux ? Il ferait mieux de monter des chevaux, de vaincre des armées.