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LE POÈME SUR RIG.

23. Rig entra ; le plancher était sablé. Fader et Moder[1] étaient assis dans cette salle et jouaient avec leurs doigts.

24. Le père de famille fabriquait des cordes d’arc, courbait l’aune et faisait des flèches. La mère de famille occupait ses mains, repassait le linge, mettait de l’empois dans les manches.

25. Elle montait son bonnet, sa collerette ; était vêtue de long et passait le linge au bleu. Elle avait de beaux sourcils, le sein et le cou plus blancs que la neige la plus pure.

26. Rig leur donna des conseils, s’assit au centre du banc ; les époux se placèrent à ses côtés.

27. Moder prit la nappe de lin blanc et marqué, en couvrit la table ; elle apporta ensuite des gâteaux de froment minces, et les mit sur la nappe.

28. Elle plaça sur la table des plats garnis en argent et pleins de viande, de fruits et d’oiseaux rôtis. Le vin était dans des pots et des vases ornés. Ils burent en causant jusqu’à la fin du jour.

29. Rig se leva ensuite et fut se coucher. Il resta trois nuits dans cet endroit, puis il s’en alla tout droit sur le chemin. Neuf mois s’écoulèrent.

30. Un fils naquit de Moder ; on l’enveloppa dans la soie ; il fut appelé Jarl : ses cheveux étaient blonds, ses joues fraîches, et ses yeux étincelaient comme ceux du serpent.

  1. Père et mère. (Tr.)