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LE POÈME DE HARBARD.

les montagnes ; cette race serait nombreuse, et, si on laissait vivre tous ses enfants, il n’y aurait plus un homme dans l’enceinte de Midgôrd. Qu’as-tu fait, Harbard, pendant cet intervalle ?

harbard.

24. Je me suis rendu dans le Valland, où j’ai suivi la guerre ; j’irritais les princes sans jamais les réconcilier. Odin eut les Jarls, qui succombèrent sur le champ de bataille ; Thor n’a eu pour sa part que les esclaves.

thor.

25. Les hommes seraient inégalement partagés entre les Ases, si ta puissance répondait à ta volonté.

harbard.

26. Thor a beaucoup de force, mais point de cœur ; la crainte et la timidité l’enfouirent dans le gantelet, où il eut tellement peur, qu’il n’osa ni éternuer ni renifler, afin de ne point réveiller Fjalar.

thor.

27. Harbard ! poltron ! je te tuerais, si je pouvais atteindre l’autre bord du détroit.

harbard.

28. Comment le pourrais-tu, puisque tout te manque pour cela ? Que fis-tu ensuite, Thor ?