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LE POÈME DE HARBARD.

harbard.

14. J’attendrai ici ton arrivée ; mais, depuis la mort de Hrugner, tu n’as pas trouvé d’homme plus intrépide que moi.

thor.

15. Tu fais allusion à mon combat avec Hrugner, géant au cœur élevé, et qui avait une tête de pierre. Cependant il a été facilement vaincu ; je l’ai fait évanouir devant moi. Qu'as-lu fait, Harbard, dans cet intervalle ?

harbard.

16. J’ai passé cinq hivers entiers chez Fjœlvar, dans l’île toujours verte. On s’y livrait à des jeux guerriers, nous faisions des élections, nous tentions les aventures, et l’amour était de la partie.

thor.

17. Comment se conduisaient les femmes avec vous ?

harbard.

18. Nous avions des femmes vigoureuses, elles nous étaient favorables ; nous avions de jolies femmes, elles étaient bienveillantes pour nous, filaient des liens avec du sable, et bêchaient le terrain des profondes vallées. J’étais le seul dont la ruse égalait la