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LE POÈME DE HYMER.

pât. « Va au troupeau, si tu l’oses, pour y chercher un appât, toi qui écrases les habitants de la montagne.

18. « Il te sera facile, je pense, de prendre un appât sur un bœuf. » Le jeune homme se glissa promptement dans la forêt, où un bœuf entièrement noir se présenta à lui.

19. Thor, le meurtrier des géants, arracha le support des cornes du taureau. « Tes exploits, capitaine de la carène, me paraissent bien médiocres ; autant vaudrait rester assis. »

20. Le prince des boucs pria le descendant des singes de pousser le bateau plus au large ; mais le géant répondit qu’il n’avait pas envie de ramer davantage.

21. Le puissant, le vigoureux Hymer, amena d’un coup deux baleines ; mais sur l’arrière, le parent d’Odin, Thor, fit avec adresse son aplet.

22. Le protecteur des hommes, le meurtrier du serpent, mit la tête du taureau à son hameçon ; l’horreur des dieux[1], qui entoure tous les continents, mordit à cet appât.

23. Thor tira hardiment le serpent brillant de venin sur le bord du navire ; il frappe avec son marteau le crâne du compagnon de Fenris.

24. Les rochers retentirent, les bruyères hurlèrent ; la vieille terre se contracta, puis le reptile s’enfonça

  1. Le serpent de Midgôrd. (Tr.)