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LE POÈME DE HYMER.

Il pria Thor d’aller chercher une marmite, « afin que je puisse y brasser de l’œl pour vous tous. »

4. Les dieux magnifiques et les saintes puissances ne savaient où trouver une marmite. Tyr donna enfin un avis précieux, dont il confia l’exécution à Thor.

5. « Hymer, qui est cent fois savant, demeure à l’extrémité du ciel, à l’orient d’Elivôger, mon père puissant. Il possède une marmite, une vaste marmite qui a un mille de profondeur. » —

6. « Penses-tu que nous pourrons obtenir ce bouilleur de moût ? — Oui, camarade, en employant la ruse. » — Ils partirent donc d’Asgôrd, et marchèrent tout le jour, jusqu’à leur arrivée chez le géant.

7. Thor mit ses boucs aux jolies cornes dans l’écurie, puis les voyageurs entrèrent dans la salle de Hymer. Ils y trouvèrent une femme bien laide ; elle avait cent neuf têtes.

8. Une autre s’avança : elle était vêtue d’or, avait de beaux sourcils, et apportait de l’hydromel au fils d’Odin. « Descendants des géants, je vous placerai tous deux derrière les marmites.

9. « Car il arrive souvent que mon maître est avare envers les étrangers, et fait tapage par méchanceté. » — Mais le difforme et cruel Hymer revint tard de la chasse.

10. Il entra dans la salle, la montagne de glace retentit, et la forêt de joncs était couverte de frimas.