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LES POÈMES D’ODIN.

traint, je puis sauver mon navire ; j’apaise le vent sur les vagues, et je calme l’océan.

18. J’en sais un dixième. Si je vois les démons jouer dans les airs, je puis faire en sorte qu’ils se troublent en leur propre corps et en leur esprit.

19. J’en sais un onzième. Si je conduis à la bataille des amis éprouvés depuis longtem ps, je chante sous le bouclier, et la victoire les suit ; ils vont au combat et en reviennent sains et saufs ; ils reviennent de même partout.

20. J’en sais un douzième. Si je vois un homme suspendu et mort en haut de l’arbre, je grave des runes, et cet homme vient causer avec moi.

21. J’en sais un treizième. Si je verse de l’eau sur un jeune homme pour l’empêcher de succomber dans la bataille, il ne s’évanouira pas devant le glaive.

22. J’en sais un quatorzième. Si je suis obligé de faire devant les hommes assemblés le dénombrement des dieux, je puis distinguer les Ases des Alfes ; un ignorant ne saurait point le faire.

23. J’en sais un quinzième. Thjodrœrer le nain le chanta devant les portes de Delling ; il donna de la force aux Ases, le succès aux Alfes, et la sagesse à Odin.

24. J’en sais un seizième. Si je veux obtenir joie et faveur de la pudique vierge, je puis tourner vers moi l’esprit de la jeune fille aux bras blancs, et je change entièrement son âme.