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LES POÈMES D’ODIN

épuisée, tantôt elle n’était point préparée. Le convive qui déplaît arrive rarement dans un instant opportun.

68. Ici chacun m’aurait invité si j’eusse manqué de vivres ; mais il faut laisser deux morceaux chez l’ami fidèle ou on en a surpris un.

69. Le feu et la lumière du soleil sont ce qu’il y a de mieux chez les enfants de la terre, pour l’homme qui jouit de son bien et vit sans vices.

70. Personne n’est complètement misérable quoique malheureux ; l’un a du bonheur par ses fils, un autre par ses parents, ou par ses biens, ou par ses bonnes œuvres.

71. Il vaut mieux vivre que mourir dans son lit ; ce lui qui vit pourra faire l’acquisition d’une vache. J’ai vu le feu flamber dans la salle du riche ; mais près de la porte, en dehors, se tenait la mort.

72. Le boiteux peut monter à cheval, le sourd peut combattre vaillamment, le manchot peut mener les troupeaux au pâturage. Il vaut mieux être aveugle que brûlé ; la mort n’est utile à personne.

73. Quand un homme meurt, il est bon pour lui d’avoir un fils, même né tardivement. Les pierres commémoratives se trouvent rarement sur le bord du chemin, si un fils ne les a point élevées à la mémoire de son père.

74. Deux Einhærjars ont la tête pesante quand la mort est près de leur lit. Celui qui a des vivres pour la route se réjouit de la nuit quand la fatigue le gagne.