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LES POÈMES D’ODIN.

précieuse que l’or en pays inconnu, et te prêtera secours dans le besoin.

12. Le meilleur fardeau dont tu puisses te charger en route, c’est beaucoup de prudence. La plus mauvaise provision de voyage, c’est beaucoup d’ivresse.

13. La bière forte n’est pas aussi salutaire que le prétendent les enfants des hommes. Plus on boit, moins on se connaît.

14. Le héron de l’oubli se repose sur l’ivresse ; il enlève à l’homme l’usage de son intelligence. Je fus enchaîné avec les plumes de cet oiseau dans la demeure de Gunlœd.

15. Je m’enivrai complètement chez Fjalar-le-Sage. La meilleure ivresse est celle qui permet à l’homme de retrouver sa raison.

16. Un fils de roi doit être appliqué, silencieux et hardi dans la bataille ; que tout homme soit généreux et gai jusqu’à l’arrivée de la mort.

17. Un ignorant croit qu’il vivra éternellement en évitant les combats ; mais la vieillesse ne le laissera point en paix.

18. Le sot bâille quand il est en visite ; il parle avec ignorance ou s’assoupit ; tout lui semble bien, pourvu qu’il mange.

19. Celui-là seulement qui a beaucoup voyagé et voyage encore connaît les différents caractères des hommes, s’il est doué de sagesse.

20. Prends la coupe et vide-la en entier ; dis ce qui