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PRÉDICTION DE WOLA-LA-SAVANTE.

des choses semblables. Les serments, les promesses furent rompus, et tous les liens qui engagent dénoués.


31. Elle connaît la trompe de Heimdall qui est cachée sous l’arbre saint. Elle voit sortir les eaux, avec l’impétuosité d’un torrent écumeux, du gage d’Odin. Me comprenez-vous, oui ou non ?


32. La vieille était assise à l’orient dans la forêt de fer ; elle y donna le jour aux enfants du loup. L’un d’eux sera puissant, il dévorera la lune en empruntant la forme d’un démon.

33. Il se rassasie de la vie des lâches ; il asperge de sang les trônes des dieux. Les rayons du soleil s’obscurcissent ; après l’été, toutes les espèces de vent sont nuisibles. Me comprenez-vous, oui ou non ?

34. Le berger des sorciers[1], ce joyeux prince, était assis sur la colline et jouait de la harpe ; auprès de lui, dans la forêt aux arbres élevés, chantait le joli coq rouge appelé Fjalar.

35. Auprès des Ases chantait l’oiseau à crête d’or, qui réveille les héros dans les salles du Père des batailles. Mais un autre coq, d’un noir ferrugineux,

  1. Probablement Odin, et une allusion à la visite qu’il fit à la colline sépulcrale de Wola, où il chanta pour évoquer l’ombre de cette célèbre sorcière. (Tr.)