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DE SÆMUND-LE-SAGE.

de regret, et où ils allaient, comme le disent les Sagas, chercher Odin-le-Vieux. Les poëmes intitulés : le Voyage de Skirner, le Chant d’Allvis, la Recherche du Marteau, le Chant de Hymer, décèlent une origine plus septentrionale que les précédents, mais ils n’appar tiennent pas à la même époque que les Sagas sur les merveilleux exploits de Thor. Le chant de Harbard passe pour une allégorie altérée par la tradition ; il porte, comme le poëme diffamatoire de Loke, le cachet du mauvais goût de son époque ; on peut les con sidérer tous deux comme étant les chants apocryphes de l’Edda, et, sous le rapport mythologique, ils n’ont aucune autorité. Le Chant de Fjœlsvinn est un fragment d’un poëme sur l’amour de Svipdag pour Menglœd, et le Chant du Corbeau d’Odin est une belle allégorie qui sert d’introduction au poëme de Vegtam. Dans le Chant du Soleil, un père s’adresse à son fils qui habite encore la terre ; c’est l’interprète fidèle de l’époque de la transition du paganisme au christianisme. Appuyé sur la réalité pleine de rudesse du Nord, l’antiquité y domine encore, il est vrai, mais l’amour chrétien s’y montre dans ses rapports avec la terre. Il n’est plus question de Walhall, des Ases, des Einhærjars et de leurs jeux guerriers ; mais les anges et les âmes saintes entourent le Père de tout, et celui-ci n’ouvre plus les demeures célestes aux exploits de la violence, mais aux œuvres pacifiques.

La seconde partie de l’Edda de Sæmund-le-Sage se