ner par ses compatriotes le surnom de sage ou savant. Sæmund était prêtre et poëte ; malgré cette dernière qualité, il résista courageusement à la tentation de remplir les lacunes que le temps avait faites aux poésies dont la réunion l’occupait. On lui attribue l’introduction des caractères romains en Islande. Les poèmes réunis par les soins de Sæmund furent désignés sous le nom d’Edda, c’est-à-dire aïeule maternelle, parce qu’ils sont considérés comme la souche des traditions et des souvenirs mythologiques de la Scandinavie. Quelques antiquaires parlent, il est vrai, d’une collection plus ancienne, dont celle de Sæmund ne serait qu’un faible reste ; ils appuient cette opinion sur les poëmes fréquemment cités dans les Sagas et même dans les Eddas, et dont nous ne possédons rien. Ilest probable aussi que la collection de Sæmund n’est point parvenue complète jusqu’à nous.
Tous les poëmes qui composent l’Edda de Sæmund ne sont pas d’une égale antiquité. On regarde celui de la Prédiction de Wola-la-Savante comme le plus ancien ; il est sans contredit le plus beau reste de la poésie antique de la Scandinavie. Ce poëme, ainsi que le Havamal ou chants solennels d’Odin, ceux de Vafthrudner, de Grimner, du Corbeau d’Odin, et de Vegtam, sont les sources les plus pures de la mythologie scandinave. Plusieurs passages portent des traces évidentes de l’Orient leur patrie, de cet Orient vers lequel les descendants d’Odin tournaient leurs regards avec tant