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« Antoine N... s’est donné volontairement la mort, » et nous nous serions rejoints dans l’éternité.

Dieu soit loué ! c’est passé

Maintenant je n’ai plus qu’une pensée. Je suis près de Moscou ; je suis près de Pauline.

L’aurore commence à poindre. Adieu mes sombres souvenirs ! Salut à ma nouvelle vie ! Des chevaux ! des chevaux ! et en route !

Comme elle sera surprise ! car elle ne sait rien de mon changement de fortune. Je ne lui ai pas écrit ; je n’ai pas voulu retarder d’un instant mon départ pour Pétersbourg. On croit encore dans sa famille que je suis le pauvre Antoine d’autrefois, et je viens lui offrir, avec mon cœur qui lui a toujours appartenu, les domaines dont j’ai hérité. Dans ce long espace de six années, je ne lui ai point parlé de mon amour ; mais je me souvenais constamment d’elle, et elle se souvenait de moi ; son regard me l’a dit.

J’entends résonner la clochette des chevaux qu’on attelle. Nulle musique au monde ne pourrait avoir un tel charme pour mon oreille. Tout est prêt !... Au galop !...