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La chanson nous fit rire, mais il s’en suivit de tristes réflexions, et je ne pus m’empêcher de dire : Je ne conçois pas comment une femme, comment cette belle portion de l’humanité peut s’avilir, se dégrader au point de s’abandonner aux désirs souvent effrénés du premier venu : le presser, le solliciter, de jouir d’un plaisir, disons mieux, d’un bonheur que souvent elle refuse à l’homme qui l’adore, qui le lui demande à genoux. Quelle bizarrerie ! en vérité, on serait tenté d’accuser la nature. Ah ! il ne faut s’en prendre qu’à nos passions, dit la dame de maison, aux vices de la civilisation qui enfantant le luxe, nous donnèrent des désirs. Et c’est de là qu’est née la prostitution, que tout le monde réprouve, blâme, condamne, et dont les moralistes les plus sévères profitent ; car, quel est l’homme qui, dans sa vie, n’a pas fréquenté les bordels plus ou moins, et par un raffinement de paillardise. Nous avons maintenant les maisons de passe,