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dans la société : on m’offrit comme un modèle aux jeunes personnes de mon âge. Ce fut ainsi que j’arrivai à seize ans. J’eus le malheur de perdre ma mère, mon père en fut inconsolable. Mon amitié, ma piété filiale, mes tendres soins, adoucissaient ses chagrins, sa douleur, sans les éteindre et sa santé en souffrait.

J’atteignis ma dix-huitième année, mon père avait placé des fonds considérables dans une maison de commerce, elle fit faillite, il fut ruiné. Il ne put supporter cet affreux malheur, il tomba malade et après un mois de souffrances, il succomba, en me recommandant à ce parent dont je vous ai parlé. Il promit de le remplacer, il me laissait peu d’argent ; mais des bijoux et un mobilier considérable et brillant. Je pleurai mes parens, je le devais, et je n’ignorais pas quel était mon sort ? Je comptais sur mon parent, quelle était mon erreur ; je reconnus bientôt