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reuse, et je me flatte que je vous devrai le bonheur. Vous pouvez-y compter ; mais je dois me faire connaître et vous prouver que je ne suis pas indigne, ni par ma naissance, ni par mes sentimens de l’attachement que vous me témoignez. Veuillez donc m’écouter.

Je suis née à Tour…, dans cette contrée fertile et riante qu’on nomme le jardin de la France : mon père y tenait un rang distingué dans le barreau, et ma mère jouissait aussi dans le monde, de la plus haute considération. Je fus l’unique fruit de leur union. Tous leurs parens étaient morts, il ne leur restait plus qu’un cousin très éloigné qui venait fréquemment leur rendre visite. Je grandissais, on me donnait une brillante éducation et tout le monde disait que j’étais jolie. Mes parens m’idolâtraient et je répondais à leur tendresse. J’acquis des connaissances, des talens et mon nom était cité avec éloge