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elle était tranquille sur son avenir ; une joie douce se peignait dans tous ses traits et je la partageais. La dame de son côté paraissait très satisfaite et elle devait l’être.

L’appétit des trois convives était un peu calmé, la dame de maison prit la parole et nous dit : Avouez qu’il est dans la vie des événemens bien extraordinaires, et qu’on rencontre souvent le bonheur au moment où l’on allait faire naufrage et s’abandonner au désespoir. J’en suis la preuve, ajouta la belle Julie, et je ne puis trop rendre grâce à mon heureuse étoile qui, jusqu’à ce moment, ne m’avait offert que la douleur et les chagrins, sans doute pour m’éprouver ; mais j’entre dans le port, et en prononçant ces derniers mots sa main pressa la mienne et je la plaçai sur mon cœur, qui battait avec vitesse. Je m’écriai : Chère Julie, ma vie entière sera consacrée à vous rendre heu-