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J’étais étonné de trouver tant de candeur, d’ingénuité et d’esprit dans une femme qui se destinait à la plus vile et la plus honteuse des professions, et je dus attendre des éclaircissemens pour juger celle qui, dans un instant, était devenue la maîtresse de ma destinée.

Le déjeûner fut bientôt préparé, quoique la dame n’eût rien négligé pour le rendre somptueux, elle savait que je pouvais pourvoir à cette dépense ; pour que nous fussions tranquilles et à l’abri des importuns, la table fut mise dans la chambre qui tenait au cabinet où nous nous trouvions, et nous nous disposâmes à faire honneur à ce repas. Je me levai et donnant la main à ma séduisante amie, je me plaçai auprès d’elle et la dame était en face de nous. Julie, c’était le nom de la jeune personne, était ravissante ; elle avait pris un peu d’assurance. La sérénité, le calme, étaient peints sur tous ses traits,