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parce qu’elle lui avait promis de me procurer une existence honorable, si je continuais à mériter ses bontés. Mon père me recommandait chaque jour de lui obéir aveuglement, et je m’en faisais un devoir, afin de remplir ses intentions. Enfin, un jour, elle commença à me faire quelques confidences, en m’annonçant qu’un monsieur d’un âge mûr et très riche, que je rencontrais quelquefois chez elle, me voyait avec plaisir ; qu’il était veuf, sans enfans, et qu’il avait envie de m’épouser, d’après tout le bien qu’il lui avait entendu dire de moi. Elle ajouta, je lui ai dit que tu étais orpheline et fille d’un gentilhomme de mes amis, qui en mourant t’avait confiée à mes soins et à mon amitié. Si je lui eusse fait connaître tes parens, il n’eût plus voulu entendre parler de mariage ; ainsi songes à bien jouer ton rôle quand il sera avec toi, ne va pas me démentir. Lorsque vous serez mariés, alors on lui parlera de ta famille, et il ne pourra plus se dédire.