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Il est malheureux pour moi d’avoir à vous faire des aveux qui blesseront mon amour-propre ; mais comme je vous l’ai déjà annoncé, j’ai été trompée, abusée par des fourbes et des intrigans. Voilà où nous conduisent de faux amis qui spéculent sur l’honneur et la délicatesse, pour s’enrichir, en condamnant une jeune fille à la honte et au repentir.

Mon père est un honnête artisan qui connaissait madame Barth..., parce qu’elle le faisait travailler. Cette dame qui tient un grand état de maison, lui en imposait par le luxe qui l’entourait et la nombreuse compagnie qui se réunissait chez elle. Elle me témoignait beaucoup d’amitié ; on faisait des complimens sur ma beauté, et j’allais souvent chez elle pour différens ouvrages dont elle me chargeait. Mon père trouvait que c’était un grand honneur pour moi, et madame Barth... lui faisait sans cesse mon éloge, ce qui augmentait encore son respect pour elle ;