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facilement, les dames de maison sont souvent obligées d’aller en remonte, comme les régimens de cavalerie qui envoient des officiers dans les haras, ou dans la Normandie, le Limousin ou le Mecklembourg. Ces maquerelles exploitent les coches qui arrivent de la Bourgogne et les bureaux des diligences. Là, elles vont proposer des places aux jeunes filles qui viennent à Paris pour faire fortune ; elles les circonviennent, les séduisent, les entraînent, et telle bourguignonne, lorraine, flamande, etc., etc., qui a quitté son village, pour être femme de chambre, bonne d’enfants ou cuisinière, devient fille d’amour, sans s’en douter. On l’éblouit par des promesses, de beaux atours, par le spectacle, la bonne chère et le plaisir ; on vend son pucelage, on éveille, on échauffe ses sens, la tête se monte, on la branle, elle fout, les conseils, les avis paternels sont oubliés, au lieu d’avoir un balai, une écumoire à la main, elle ne sait plus que branler, manier