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j’entre en matière. Me voilà comme un prédicateur qui, après avoir invoqué les lumières du Saint-Esprit, avec ses auditeurs, leur annonce qu’il va débiter des foutaises en manière d’ange, et leur prouver par A, plus B, moins C, que des vessies sont des lanternes.

Je dois d’abord à mes lecteurs le portrait moral et physique d’une dame de maison, et il les connaîtront toutes.

Ces dames sont d’anciennes putains, filles d’amour, ou femmes sensibles qui, après avoir foutu et refoutu avec le tiers et le quart, ont eu le bon esprit de faire quelques économies, et qui voulant arriver à une bonne fin, aidées d’un honnête maquereau, jadis leur amant, aujourd’hui leur ami, louent une maison, la meublent, c’est-à-dire y placent un lit, composé d’une paillasse et d’un matelat, deux chaises, une table, un pot à l’eau et sa cuvette. Voilà ce qui compose le mobilier