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Le capitalisme anglais avait besoin de faire accepter à la classe ouvrière, sous le couvert de la lutte contre la guerre, la S. D. N. Il a trouvé dans Mac Donald et les dirigeants du Labour Party les meilleurs auxiliaires. La S. D. N., antichambre de la diplomatie capitaliste et des guerres impérialistes, couvre sans protestation les massacres coloniaux et la tentative contre-révolutionnaire de Géorgie. Ainsi, le capitalisme anglais se sert de la IIe Internationale, de l’Internationale d’Amsterdam, de toutes les illusions démocratiques créées par les organisations réformistes pour battre le mouvement ouvrier.

Après cette mauvaise expérience du « gouvernement travailliste-providence », les ouvriers anglais doivent, à côté de l’action parlementaire, mener une action directe de classe au sein des trade-unions. Si le travaillisme a pu si facilement trahir ses engagements, s’il a soutenu les intérêts de la bourgeoisie au lieu de soutenir les intérêts du prolétariat, c’est que la grande masse des ouvriers lui a fait aveuglement confiance et qu’elle a accepté la collaboration des classes.

Les politiciens capitalistes, libéraux et conservateurs, en utilisant les travaillistes et en s’unissant ensuite pour les chasser du pouvoir au moment où Mac Donald devenait inutile et encombrant, ont démontré qu’ils savaient employer les méthodes de lutte de classe. Que cet exemple serve aux travailleurs anglais non seulement pour se débarrasser des politiciens travaillistes au moment où ils trahissent, mais aussi pour mener la lutte contre leurs impérialistes.

La lutte internationale contre le plan Dawes

Au moment où l’impérialisme mondial, sous les auspices de la haute finance, veut imposer à l’Europe son plan d’esclavage du prolétariat, celui-ci doit faire front et se dresser internationalement pour combattre ce plan.

La récente Conférence Internationale de Cologne a invité les travailleurs de tous les pays à s’unir plus étroitement au sein d’une Internationale syndicale unique. Elle a demandé aux travailleurs de France, d’Angleterre, de Belgique, d’Allemagne, etc…, de former immédiatement leur front unique de classe pour défendre les salaires, les huit heures, lutter contre le chômage, la vie chère, etc., conséquences de l’application du plan Dawes.

Nous renouvelons aux travailleurs anglais ces appels au front unique immédiat et à la réalisation rapide de l’unité syndicale internationale.

Tout en applaudissant la manifestation d’unité syndicale qui s’est affirmée au Congrès de Hull, nous demandons aux travailleurs groupés dans les trade-unions de se dresser contre la politique de scission qui est actuellement poursuivie par certains « chefs travaillistes ». Nous leur demandons de faire une pression continue sur leurs militants et sur ceux de l’Internationale d’Amsterdam pour que l’unité syndicale internationale se réalise au plus tôt afin de décupler la force de l’offensive prolétarienne contre la bourgeoisie du monde entier.

La constitution d’un bloc puissant du prolétariat groupé sous le drapeau de la lutte de classe est indispensable pour défendre la Russie des Soviets de plus en plus menacée par l’impérialisme mondial. C’est avec elle que les travailleurs abattront le capitalisme affameur et fauteur de guerres.