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mêmes pourtant) le langage révolutionnaire, le langage syndicaliste sans que la même guerre intervienne, qui sait ? une guerre plus grande, si possible, et encore et toujours d’être vainqueur ou vaincu. De choisir. Notre maître M. Sorel (maître étant en bon français ici non pas, naturellement, celui qui commande, mais celui de qui on a (beaucoup) appris, celui de qui on a reçu des enseignements essentiels) notre maître M. Sorel n’avait pas seulement annoncé de longue date (puisqu’il y a déjà de cela plusieurs années) quel pouvait être et ce que serait l’avenir socialiste des syndicats, mais il a fort bien vu, et fort bien dit, et je crois bien qu’il a écrit quelques parts qu’il n’y aurait vraiment qu’une seule difficulté, qu’il n’y avait qu’un empêchement peut-être à un triomphe d’un syndicalisme socialiste et révolutionnaire : (c’est d’abord la limitation de la nature humaine, on vient de le voir ; mais ceci est constant, désormais acquis, est de plein droit, n’a donc plus besoin d’être même dit) c’était de savoir ce que l’Europe fera (on dit l’Europe par habitude et parce que c’est le plus près) (mais de proche en proche bientôt ce sera le monde) ; c’est-à-dire que ce sera de savoir exactement, et peut-être et sans doute en plus grand, ce que c’était de savoir il y a cent vingt ans ; et que pour la Révolution syndicaliste qui est prête, et qui sera une Révolution économique et incidemment politique, comme pour la Révolution française qui a été faite, et qui est demeurée presque purement une Révolution politique, il n’y a qu’un résidu, qu’une épaisseur, qu’une difficulté : le monde ; le reste du monde ; l’autre monde ; savoir seulement ce que le monde dira, comme on a su ce qu’il a dit. Savoir ce que feront les autres. Comment