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ment supérieure, qu’elle a d’infiniment autres exigences, qu’elle requiert, qu’elle exige de tout autres calculs, qu’elle nous fait faire de tout autres comptes, et que nous n’en avons jamais fini. Nous savons, nous connaissons de toute certitude, nous avons appris, nous avons connu que le regard temporel de l’histoire n’est ni le regard total, ni le regard définitif, que les réalités de la conscience ne se réduisent aucunement, et qu’il s’en faut au moins d’une infinité, au regard temporel de l’histoire, à un regard de perspective, temporelle. Quand même le regard de l’histoire ne serait point ce qu’il est, quand même il ne serait point, ce qu’il est, infiniment fragmentaire, fragmenté, infiniment précaire, infiniment incomplet, même dans son genre, infiniment brisé, dans son ordre, quand même il serait, ce qu’il n’est pas, ce qu’il ne peut pas être et ne pourra jamais être, un regard entier, dans son genre, dans son ordre, un regard total, un regard à qui rien, par une hypothèse invraisemblable, impossible, ne manquerait, à qui rien ne serait refusé, à qui rien ne serait caché, masqué, à qui rien n’échapperait, même alors, même dans cette hypothèse impossible, invraisemblable, même alors, quand même le regard de l’histoire ne comporterait, comme tel, aucune défectuosité, quand même il serait par impossible totalement complet dans son ordre, même alors il serait, encore, infiniment éloigné de saisir, à fond, d’épuiser la réalité, il y serait encore, en ce sens, infiniment étranger, il s’en faudrait, il s’en manquerait encore infiniment, d’une infinité, qu’il saisît et épuisât, qu’il pût saisir et épuiser la réalité, car il n’est, jamais, et il ne sera jamais qu’un regard de perspective, et la réalité n’est pas toute en perspective, non, nullement un regard éternel, un