Page:Les Cahiers de la quinzaine - série 10, cahiers 11 à 13, 1909.djvu/228

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

taires. Nos cahiers paraîtront par quinzaines sensiblement de la mi-novembre à la mi-mars, et toutes les deux quinzaines sensiblement de la mi-mars à la mi-novembre.

à nos amis. — Je ne puis taire, et nous ne pouvons pas cacher plus longtemps ce que savent depuis le commencement de cette série tous ceux de nos amis qui viennent quelquefois au bureau des cahiers : que j’ai été très sérieusement malade et que cette maladie a mis en danger l’existence même des cahiers. Je ne parle pas seulement de la mienne.

J’avais employé ce qu’on nomme les vacances à préparer la dixième série, comme je prépare une série toutes les vacances, et en outre à préparer la fabrication de notre Polyeucte, j’avais même commencé de lancer les premières circulaires de ce Polyeucte quand je tombai presque brusquement, le 10 septembre. Je dus garder le lit pendant quatre semâmes, et non guéri je dus sauter du lit et de la maison, car il était temps, pour affronter cette vague redoutable de la rentrée. Je me suis provisoirement et pour cette fois rétabli et guéri en travaillant et à force de travail, mais il ne faut pas tenter la fatalité.

Je dois dire encore, nous devons ajouter que pourtant cette maladie n’avait rien d’imprévu, qu’elle peut me reprendre demain, qu’elle était toute naturelle, si je puis dire, que par sa nature et ses modes, par sa qualité elle dénonçait elle-même qu’elle n’était que la conséquence inévitable de quinze ans de surmenage et de soucis (car il faut bien compter les cinq années de préparation et d’apprentissage, avant le départ même