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groupements anarchistes de tous les partis politiques qui se disent révolutionnaires ou passent pour tels. Car, du premier au dernier, du plus blanc au plus rouge, tous les partis politiques ne cherchent à chasser du pouvoir le parti qui l'exerce que pour s'emparer du pouvoir et en devenir les maîtres à leur tour. Tous sont partisans de l'autorité… à la condition qu'ils la détiennent eux-mêmes.

Quatrième conséquence. Nous ne voulons pas seulement abolir toutes les formes de l'autorité, nous voulons encore les détruire toutes simultanément et nous proclamons que cette destruction totale et simultanée est indispensable.

Pourquoi ?

Parce que toutes les formes d'autorité se tiennent ; elles sont indissolublement liées les unes aux autres. Elles sont complices et solidaires. En laisser subsister une seule c'est favoriser la résurrection de toutes. Malheur aux générations qui n'auront pas le courage d'aller jusqu'à la totale extirpation du germe morbide, du foyer d'infection ; elles verront promptement reparaître la pourriture. Inoffensif au début, parce qu'inapparent, imperceptible et comme sans force, le germe se développera, se fortifiera et lorsque le mal, ayant perfidement et dans l'ombre grandi, éclatera en pleine lumière, il faudra recommencer la lutte pour le terrasser définitivement. Non ! non ! Pas de cote mal taillée, pas de demi-mesure, pas de concession. Tout ou rien.

La guerre est déclarée entre les deux principes qui se disputent l'empire du monde : autorité ou liberté. Le démocratisme rêve d'une conciliation impossible ; l'expérience a démontré l'absurdité d'une association entre ces deux principes qui s'excluent. Il faut choisir.

Seuls, les anarchistes se prononcent en faveur de la liberté. Ils ont contre eux le monde entier.

N'importe ! Ils vaincront.