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CHAPITRE XXIV

Quatre ans plus tard.


Jean et Robillard continuent à se disputer la première place. Cependant Jean prend l’avance. Robillard avoue, sans jalousie, que les discours français et les discours latins de Jean valent mieux que les siens.

« C’est tout naturel, dit ce brave garçon à son ami. Je ne puis pas dire que tu es plus naïf que moi ; car, je le vois, tu sais bien des choses que j’ignore ; seulement tu crois à tout ce que tu dis dans tes discours, et moi je n’y crois pas, ou, en tout cas, je le trouve banal. Mais, vois-tu, c’est bien différent d’avoir été élevé au collège ou d’avoir été élevé par une mère comme la tienne. »

Peut-être, en effet, avec la noble ambition de former le cœur aussi bien que l’intelligence de ses élèves, le professeur fait-il trop souvent appel au sentiment de l’admiration. Tout n’est pas admirable dans l’antiquité ; mais le respect pour ce qui est grec et latin fait que l’on