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Thorillon entendait l’exactitude à sa manière.


LES BRAVES GENS


CHAPITRE PREMIER

Le messager Thorillon répand une nouvelle importante.


M. Defert, comme tout le monde, avait ses amis et ses ennemis. Ses amis le trouvaient grave et posé, comme il convient à un riche fabricant ; ses ennemis lui reprochaient d’être roide et gourmé. Eh bien, ce jour-là, il n’était ni roide ni gourmé ; on ne peut même pas dire qu’il fût ni posé ni grave. Ce fut en sautillant qu’il entra dans son cabinet de travail. Il fredonnait je ne sais quelle cavatine, quand il s’approcha machinalement de la cheminée. Ayant par hasard rencontré des yeux son visage qui se reflétait dans la glace, il s’adressa à lui-même un petit signe de tête plein de bienveillance et un sourire de satisfaction.