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Puis elle voulut en avoir le cœur net à propos du testament de miss Watson.

— Ah ! par exemple, dit Tom, je n’ai pas inventé ça.

Alors seulement je cessai de m’étonner qu’un garçon aussi bien élevé que Tom Sawyer eût consenti sans hésiter à se mêler de l’évasion. C’est parce qu’il savait que Jim était libre qu’il m’avait aidé à le délivrer. Mais il y avait un autre mystère qui intriguait tante Polly.

— Je t’ai écrit trois fois, dit-elle à sa sœur, pour savoir ce que tu voulais dire en m’annonçant que Sid était arrivé à bon port. Pourquoi ne m’as-tu pas répondu ?

— Je n’ai reçu aucune lettre de toi, et pourtant Tom allait tous les jours à la poste, répliqua Mme Phelps.

— Tom, où sont ces lettres ? demanda tante Polly.

— Elles sont là-haut dans notre chambre ; je ne les ai pas ouvertes. J’ai pensé que cela ne pressait pas.

— Tu mériterais d’être écorché vif, Tom !

— Eh bien, tante Polly, j’ai été écorché. Si tu veux voir ma jambe…

Alors, au lieu de continuer à le gronder, tante Polly l’embrassa.