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le goûter que tante Sally avait préparés la veille. On allait souper lorsque nous revînmes de notre expédition à l’île des Saules. Tom était enchanté du radeau. On ne nous dit pas un mot de la lettre des Ravageurs, qui devait pourtant être arrivée à bon port, car l’oncle Silas lui-même semblait inquiet.

Nous partîmes avec notre déjeuner.
Nous partîmes avec notre déjeuner.

Le souper terminé, tante Sally nous envoya nous coucher. Avant d’obéir, nous courûmes à l’office, où nous remplîmes de provisions un panier que nous emportâmes dans notre chambre. Il était près de dix heures. Tom commença par endosser la robe de la mère de Jim, puis il attacha une corde à l’anse du panier.

— J’ai bien fait de songer aux vivres, me dit-il ; nous avons de quoi en acheter ; mais il ne faut pas s’embarquer sans biscuits, et surtout sans chandelles, lorsqu’on a une lanterne à éclairer. Ah çà ! où as-tu mis les chandelles ?

— Si elles ne sont pas dans le panier, c’est que nous les avons laissées en bas.

— Nous ne pouvons pas nous en passer ; je n’ai pas envie de voir couler le radeau faute d’une chandelle. Va les chercher ; c’est l’affaire de quelques minutes et nous avons deux heures devant nous. Je partirai le premier pour habiller Jim et arranger le mannequin de paille ; nous gagnerons le canot dès que tu nous auras rejoints.

Tout en parlant, il avait déroulé la corde jusqu’à terre et enjambé la balustrade. Ce fut bien à contre-cœur que je retournai à l’office, où j’arrivai sans encombre. Je glissai les chandelles dans ma poche et je réparai, par la même occasion, un oubli de Tom, en emportant une