nous y attelâmes tous les trois et elle roula bon train jusqu’à l’appentis.
La galerie souterraine n’était ni assez large ni assez élevée pour livrer passage à notre rocher ; mais le nègre vint encore à notre secours ; il saisit une des pioches et nous tira vite d’embarras. Sans lui, je crois que la meule ne serait jamais arrivée dans la hutte.
Cette besogne accomplie, Tom, au lieu de se reposer, se mit aussitôt à l’œuvre et traça légèrement la plus belle de ses inscriptions sur ce qu’il appelait « le mur du cachot ».
— Maintenant, dit-il au nègre, passe-moi ton clou pour que je te montre de quelle façon tu dois t’y prendre pour bien graver les lettres. Tu vois, ce clou fait un excellent ciseau, et cette petite barre de fer que j’ai ramassée dans l’appentis, te servira de marteau. Tu travailleras à ta première inscription tant que ta chandelle durera ; ensuite tu pourras te coucher, après avoir caché la meule sous ta paillasse. Demain, nous t’apporterons d’autres chandelles. Bonne nuit, et dors bien.
Au moment où nous allions nous glisser sous le lit, il s’arrêta et demanda :
— As-tu des araignées ici, Jim ?
— Non, massa Tom, je ne crois pas.
— Un cachot sans araignées ! J’ai bien fait d’y penser. Nous t’en apporterons.
— Je n’ai pas besoin d’araignées, massa Tom. Je ne peux pas les souffrir. Autant vaudrait m’apporter un serpent à sonnettes. Tom réfléchit un instant.
— C’est une fameuse idée ! dit-il. Je parie que plus d’un prisonnier