le plus court — c’est-à-dire l’escalier — je regardai par la fenêtre et je vis Tom qui s’efforçait de grimper le long du paratonnerre. Il avait trop mal aux mains et il dut y renoncer.
— Remonte donc par l’escalier, lui dis-je ; tu t’imagineras que tu es rentré par la fenêtre.
C’est ce qu’il fît.
Le lendemain, Tom emprunta dans la maison une cuiller d’étain et un chandelier de cuivre afin de fabriquer des plumes pour Jim. Il escamota aussi une demi-douzaine de chandelles. De mon côté, je rôdai autour des cabanes des nègres et je finis par mettre la main sur trois assiettes d’étain. Tom trouva que ce n’était pas assez.
— Bah ! lui dis-je, personne ne les verra. Elles tomberont dans les hautes herbes quand Jim les glissera entre les planches qui bouchent la lucarne. Nous n’aurons qu’à les ramasser et à les lui rendre.
— Soit, répliqua Tom d’un ton peu satisfait. À présent, il s’agit de chercher comment nous ferons parvenir au prisonnier la corde à nœuds, les plumes et le reste.
— Il n’y a pas besoin de chercher, Tom ; nous lui remettrons tout lorsque le tunnel sera fini.
— Non, par exemple ! s’écria Tom, qui me regarda d’un air dédaigneux. Jamais de la vie ! Nous avons le choix d’une foule d’autres moyens plus ingénieux. Tu verras. Mais il faut d’abord que Jim soit prévenu.
Cette nuit-là, nous descendîmes par le conducteur du paratonnerre un peu après dix heures. Tom avait emporté une des chandelles. En arrivant en face du cachot, il grimpa sur mes épaules, juste au-dessous de la lucarne, et laissa tomber sa chandelle dans la hutte. Puis nous nous remîmes au travail dans l’appentis avec tant d’ardeur, qu’au bout de deux heures la besogne était terminée. Nous nous glissâmes dans le cachot en passant sous le lit du prisonnier. À force de chercher à tâtons, nous retrouvâmes la chandelle, qui fut vite allumée. Jim ronflait ; mais nous n’eûmes pas de peine à le réveiller. Bien qu’il n’eût rien