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parce qu’il se repose toutes les dix minutes. Par malheur, nous sommes trop pressés ; si nous creusions deux heures de plus avec ces outils-là, nous serions forcés d’attendre huit jours avant de pouvoir recommencer. Regarde un peu mes mains.

— Et les miennes donc ! Que proposes-tu alors ?

— Je vais te le dire. Ce n’est pas correct, c’est sauter à pieds joints par-dessus toutes les règles ; mais, que veux-tu ? Prenons une pioche et faisons semblant de croire que c’est un couteau. Dans un cas comme le nôtre, l’emploi d’une pioche est excusable… Allons, passe-moi un couteau.

Regarde un peu mes mains.
Regarde un peu mes mains.

Il en avait déjà un, ce qui ne m’empêcha pas de lui offrir le mien. Il le jeta au loin et répéta :

— Passe-moi un couteau !

Cette fois, je compris. Je ramassai une pioche dans le tas, je la lui donnai et il se remit aussitôt à la besogne sans ajouter un mot. Moi, je m’armai d’une bêche et nous fîmes voler la terre. Au bout d’une demi-heure, nous en avions assez, bien que nos couteaux de rechange fussent beaucoup plus faciles à manier ; mais, au moins, nous avions creusé un trou assez profond.

Lorsque j’eus regagné notre chambre à coucher en prenant le chemin