n’avait pas de peine à deviner que le temps ne tarderait pas à se gâter. Le duc et le roi allèrent inspecter le wigwam pour voir à quoi nos lits ressemblaient. Le mien se composait d’un matelas acheté à mon intention par Jim, qui se contentait d’un tas de paille. On ne dort jamais très bien sur la paille — elle vous pique et vous réveille, avec son froufrou de feuilles mortes, quand on se retourne. Le duc déclara qu’il prendrait le matelas. Le roi n’entendait pas de cette oreille-là.
— Il me semble, dit-il d’un ton grincheux, que la différence des rangs aurait dû vous suggérer que le choix m’appartient. Un tas de paille n’est pas un lit convenable pour moi. Votre Grâce voudra bien me laisser le matelas.
Je craignis un instant une nouvelle dispute ; aussi fus-je enchanté lorsque le duc répondit sans se fâcher :
— Hélas ! les deux lits se valent. Pourvu que je sois à l’abri, je n’en demande pas davantage.