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à le surprendre. II se réfugia donc dans le temple de Minerve appelé Chalcioecus[1], en devançant de peu ceux qui le poursuivaient. Les éphores en firent aussitôt murer les portes, afin qu’il ne pût en sortir, et on démolit le toit, pour qu’exposé à l’air, il mourût plus vite. On dit que sa mère vivait encore en ce temps-là, et que cette femme, alors très âgée, ayant appris le crime de son fils, s’empressa d’apporter une pierre à l’entrée du temple, pour l’y enfermer. C’est ainsi que Pausanias souilla par l’infamie de sa mort l’éclat de sa vie militaire. À peine l’eut-on tiré du temple, à demi mort, qu’il expira. Quelques-uns disaient qu’il fallait porter son cadavre au même endroit que les corps des suppliciés ; mais cet avis fut désapprouvé du plus grand nombre. On l’enterra loin du lieu où il était mort. Dans la suite, il fut exhumé par l’ordre de l’oracle de Delphes, et enseveli dans l’endroit même où il avait cessé de vivre.

  1. Le coupable qui se réfugiait dans un temple était par le fait même à l'abri de toute violence.