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quelques-uns. Étant un des plus riches chevaliers romains, et invitant chez lui fort généreusement des hommes de tous les ordres, nous savons, par son éphéméride, qu’il avait coutume de n’y porter en dépense pour chaque mois, l’un dans l’autre, pas plus de trois mille as ; et nous le disons comme une chose que nous n’avons pas ouï dire, mais que nous avons apprise par nous-même. Car souvent, à cause de notre familiarité avec Atticus, nous avons été dans le secret de ses affaires domestiques.

XIV. Jamais, à sa table, d’autre divertissement que la voix d’un lecteur ; et c’est pour nous la plus agréable. Jamais on ne mangea chez lui sans quelque lecture, afin que les convives n’y goûtent pas moins le plaisir de l’esprit que celui de la bonne chère ; car il invitait des hommes dont les moeurs n’étaient pas éloignées des siennes. Quoiqu’il se fût fait une si grande augmentation à son bien, il ne changea rien de son train journalier, rien de son genre accoutumé de vie ; et il usa d’une si grande modération qu’il ne figura pas peu splendidement avec les deux millions de sesterces qu’il avait reçus de son père, qu’il ne vécut pas dans une plus grande abondance