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offices d’Atticus, et, après avoir demandé où il était, il lui écrivit de sa main de ne point craindre et de venir aussitôt chez lui ; qu’il l’avait effacé de la liste des proscrits, lui et Gellius Canus ; et de peur qu’il ne courût quelque danger, parce que ceci se passait de nuit, il lui envoya une escorte. Ce fut ainsi que, dans ces terribles circonstances, Atticus garantit non seulement sa personne, mais encore celle de son ami le plus cher. Il ne demanda point, en effet, la protection de qui que ce fût pour la conservation de sa seule vie, mais tout à la fois pour celle de Gellius, afin qu’il fût évident qu’il ne voulait d’aucune fortune séparée de la sienne. Si l’on comble d’éloges le pilote qui sauve son vaisseau d’une tempête et d’une mer pleine d’écueils, pourquoi n’admirerait-on pas la prudence d’un homme qui, à travers tant et de si violentes tempêtes civiles, parvient sain et sauf au rivage ?

XI. Sitôt qu’il se fut tiré de ces désastres, Atticus n’eut pas d’autre occupation que d’assister les autres de tout son pouvoir. Lorsque le bas peuple, séduit par les récompenses des triumvirs, cherchait partout