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X. La fortune tourna, subitement. Dès qu’Antoine revint en Italie, il n’y eut personne qui n’eût pensé qu’Atticus serait dans un grand péril, à cause de son intime liaison avec Cicéron et Brutus. Aussi, à l’approche des généraux[1], il s’était retiré du Forum, craignant la proscription ; il se cachait chez Publius Volumnius, auquel, comme nous l’avons marqué un peu auparavant, il avait porté du secours ; car l’inconstance de la fortune était si grande en ces temps-là, que tantôt ceux-ci, tantôt ceux-là étaient ou dans la plus haute élévation, ou dans un extrême péril. Atticus avait avec lui Quintus Gellius Canus, qui était de son âge et lui ressemblait beaucoup de caractère. C’est encore une preuve de la bonté de coeur d’Atticus, qu’il ait vécu si étroitement avec un homme qu’il avait connu enfant à l’école, et que leur amitié se soit accrue jusqu’à l’extrême vieillesse. Mais, quoique Antoine eût une si grande haine pour Cicéron, qu’il était l’ennemi non seulement de sa personne, mais encore de ses amis, et qu’il voulait les proscrire, cependant, à la sollicitation de plusieurs des siens, il se ressouvint des bons

  1. Antoine, Octave, Lépide.