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de procès et qu’elle était tourmentée de grandes terreurs, il la servit avec tant d’attention et de soin, qu’elle ne comparut à aucune assignation sans Atticus, qui lui servit de caution en toute circonstance. Bien plus, comme elle avait, dans l’heureux état de sa fortune, acheté à terme un fonds de terre, et qu’après son désastre elle n’avait pas pu trouver à emprunter pour le payer, il s’entremit dans cette affaire, et lui prêta de l’argent sans intérêt et sans aucun contrat, regardant comme un très grand profit pour lui d’être connu pour un homme qui se souvenait des bienfaits et qui en était reconnaissant, et de faire voir en même temps qu’il avait coutume d’être l’ami, non de la fortune, mais des hommes. Quand il se conduisait ainsi, personne ne pouvait penser que ce fût par politique, car il ne venait dans l’idée à personne qu’Antoine serait un jour maître de la république. Cependant sa façon de penser et d’agir était blâmée de quelques grands, en ce qu’il semblait n’avoir pas assez de haine pour les mauvais citoyens. Mais Atticus, ayant son opinion à lui, considérait plutôt ce qu’il était juste qu’il fît, que ce que les autres loueraient.