Page:Les Auteurs latins expliqués d’après une méthode nouvelle. Népos - Vie des grands capitaines, 1869.djvu/462

Cette page n’a pas encore été corrigée

III. Atticus y vécut de telle sorte, qu’il était, avec raison, très cher à tous les Athéniens. Car, outre qu’il les aidait de son crédit, déjà grand dans un jeune homme, il les assista souvent de ses propres deniers dans les besoins publics. Lorsqu’on était obligé d’emprunter pour acquitter les dettes de l’État, et qu’on ne pouvait le faire qu’à des conditions onéreuses, il s’interposait toujours, et fournissait la somme ; mais s’il n’acceptait jamais d’intérêts, il ne souffrait pas non plus qu’on lui dût au delà du terme convenu. L’un et l’autre était avantageux aux Athéniens, puisqu’il ne permettait pas que leur dette vieillît grâce à sa complaisance, ni qu’elle s’accrût par la multiplication des intérêts. Il ajouta à ce service une autre libéralité ; car il fit un présent de blé à tous les citoyens de manière qu’on en donna à chacun d’eux sept boisseaux, mesure qu’on appelle médimne[1] à Athènes. Au reste, telle était sa manière d’agir, qu’il semblait être à la fois l’égal des derniers et des premiers citoyens. Cela fit qu’ils lui rendaient publiquement tous les

  1. Le médimne d'Athènes correspond à un peu plus de cinquante et un litres et demi.