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la flotte. Il ne pouvait payer comptant ; on le jeta en prison, et il y mourut.

VIII. Paros ne fut qu’un prétexte pour l’accuser ; sa condamnation eut une autre cause. La tyrannie toute récente de Pisistrate avait appris aux Athéniens à redouter la puissance de leurs concitoyens. Miltiade, accoutumé à commander des armées, à exercer des magistratures, ne paraissait pas pouvoir demeurer un simple citoyen, alors surtout que l’habitude de dominer semblait lui en avoir fait un besoin. En effet, pendant toutes les années qu’il avait passées en Chersonèse, il y avait possédé le souverain pouvoir, et avait porté le nom de tyran, mais tyran légitime : car il avait dû son autorité non pas à la violence, mais au consentement des siens, et il l’avait conservée grâce à sa bonté. Or on appelle tyrans et on considère