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sorte qu’un éléphant chargé pût marcher par des endroits où un homme seul et sans armes pouvait à peine ramper. Ce fut par là qu’il fit passer ses troupes, et qu’il parvint en Italie.

IV. Il s’était battu près du Rhône avec le consul Cornélius Scipion, et l’avait repoussé. Il combattit le même consul auprès du Pô, pour Clastidium[1] ; il le renvoya de là blessé et en fuite. Le même Scipion marcha une troisième fois contre lui vers la Trébie, avec son collègue Tibérius Longus[2]. Hannibal en vint aux mains avec eux, et les défit l’un et l’autre. De là, il passa l’Apennin par le pays des Liguriens, marchant vers l’Étrurie. Dans cette route il fut attaqué d’un mal d’yeux si grave, que dans la suite il ne se servit jamais aussi bien de l’oeil droit qu’auparavant. Tandis qu’il était encore affligé de cette incommodité et qu’il était porté en litière, il fit perdre la vie au consul Caius Flaminius, et tailla en pièces son armée à Trasimène, après l’avoir cerné dans une embuscade. Il traita de même, peu de temps après, le préteur Caius Centénius, qui occupait des défilés

  1. Le récit de Cornélius Népos ne s'accorde pas avec celui des autres historiens. Nul autre n'a dit que Scipion ait combattu sur les bords du Rhône, ni près de Clastidium, petite ville de Ligurie. Clastidium fut livrée aux Carthaginois après les victoires du Pô et du Tessin. Hannibal était déjà loin du Rhône quand Scipion s'y présenta.
  2. Tibérius Sempronius Longus, plus connu sous le seul nom de Sempronius.