protection des Macédoniens. Car le parti populaire favorisait Polysperchon[1] ; les grands étaient pour Cassandre. Cependant celui-ci fut chassé de la Macédoine par Polysperchon, le peuple, devenu par là le plus fort, bannit aussitôt de leur patrie les chefs de la faction contraire, condamnés à perdre la tête, et parmi eux Phocion et Démétrius de Phalère ; et il envoya à cette occasion des ambassadeurs à Polysperchon, pour le prier de confirmer ses décrets. Phocion partit pour le même endroit. Quand il y fut arrivé, il reçut ordre de plaider sa cause, en apparence auprès du roi Philippe[2], mais en réalité auprès de Polysperchon ; car ce dernier était alors à la tête des affaires du roi. Accusé par Agnonide[3] d’avoir livré le Pirée à Nicanor, il fut jeté en prison par sentence du conseil, et traduit à Athènes, pour que son procès lui fût fait selon les lois.
IV. Dès qu’on fut arrivé, Phocion étant porté sur une voiture parce qu’il ne pouvait déjà plus aller à pied à cause de son grand
- ↑ Polysperchon était un des généraux d'Alexandre. Antipater mourant lui avait légué ses États, à l'exclusion de son fils Cassandre: préférence qui fut la cause de plusieurs guerres. La popularité de Polysperchon parmi les Athéniens venait de ce qu'il avait promis de leur rendre la liberté.
- ↑ Philippe Arrhidée, frère d'Alexandre le Grand. Polysperchon n'était de nom que tuteur du roi légitime.
- ↑ Rhéteur athénien envoyé pour accuser Phocion.