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de leur père, Phocion leur dit : « S’ils sont semblables à moi, ce même petit champ, qui m’a conduit à cette considération, les nourrira ; et s’ils ne me ressemblent pas, je ne veux point leur fournir de ressources pour alimenter et accroître leur dérèglement. »

II. La fortune lui ayant été prospère presque jusqu’à l’âge de quatre-vingts ans, il devint, dans les derniers temps de sa vie, très odieux à ses concitoyens : premièrement, parce qu’il était convenu avec Démade[1] de livrer la ville d’Athènes à Antipater ; et, en second lieu, parce que, sur son conseil, Démosthène et tous les autres citoyens qu’on jugeait bien mériter de la république avaient été exilés par un décret du peuple. Et il n’avait pas seulement offensé les esprits en ce qu’il avait mal servi la patrie à cet égard, mais encore en ce qu’il n’avait pas été fidèle à l’amitié : car c’était par la protection et à l’aide de Démosthène, qui le soutenait sous main contre Charès, qu’il était monté au degré d’élévation qu’il occupait ; défendu en divers temps par le même Démosthène, dans des affaires

  1. Démade, rival de Démosthène, avait été avec Phocion député vers Antigone. Cet orateur, vendu à la cause des Macédoniens, finit par être victime de ses intrigues. Une lettre, qu'il avait écrite sur Antigone, pour l'exciter à envahir la Grèce, fut interceptée par Antipater qui le fit périr.